Histoire du CFV3V

1973 … 2024 : Le CFV3V propose des circulations en train vapeur depuis 51 ans !

Il était une fois … … … …

C’est ainsi que commencent les belles histoires de notre enfance.

En 1973, une poignée d’amoureux du chemin de fer à vapeur fait le rêve fou de faire revivre ce moyen de transport disparu de la scène quotidienne depuis 7 ans déjà.

Aujourd’hui, ce rêve insensé est partagé par plus de 100 autres amoureux !

Quel chemin parcouru depuis lors !

Naissance du CFV3V  » Chemin de fer à Vapeur des 3 Vallées »

Dans le cadre merveilleux des Trois Vallées, une poignée de collectionneurs hors du commun a concrétisé le rêve le plus fou de tous les modélistes ; faire revivre l’objet d’une passion en grandeur nature !

L’association sans but lucratif du Chemin de Fer à Vapeur des 3 Vallées est née d’une idée un peu folle, d’une occasion saisie à pleines mains en 1973 par le premier président, Monsieur Michel Pâques.

En 1972, celui-ci, conducteur SNCB de son état, se trouvait en gare de Charleroi Sud à la tête d’un train de voyageurs en partance pour Bruxelles. Pour meubler l’attente causée par un signal d’arrêt, il devisait du haut de sa « loco » avec un ouvrier de la voie. La conversation, comme il se doit entre gens du chemin de fer, démarra d’abord sur des questions de service et dévia ensuite vers d’autres sujets, moins austères. Il apprit ainsi avec surprise qu’une vieille locomotive à vapeur allait bientôt quitter le charbonnage du Pêchon à Couillet pour aboutir chez un ferrailleur de la région.

L’occasion.

Passionné par le chemin de fer depuis son enfance, il réalisa que la chance lui souriait, qu’une occasion fugace allait peut-être lui permettre de réaliser un rêve jusqu’alors inaccessible.

Dès le lendemain, il se mit en contact avec la direction du charbonnage concerné, et plus particulièrement avec messieurs Jean Ghislain, directeur des travaux et Raoul Manfroid, ingénieur principal à Monceau Fontaine. On lui expliqua que la locomotive ne roulait plus guère qu’une fois par quinzaine et que d’autres machines étaient peut-être destinées à la démolition.

Rendez-vous fut pris et quelque temps plus tard, Michel Pâques passa une journée inoubliable aux commandes de la machine. Le conducteur habituel de la machine, ému par cet engouement pour la « vieille » vapeur, lui livra tous ses secrets, lui apprit son histoire… Il n’en fallait pas plus pour que le bouillant conducteur de la SNCB entreprenne, dès ce moment, de longues et fastidieuses démarches. Elles durèrent plusieurs mois. Les pourparlers furent engagés tant du côté des charbonnages que de la SNCB. Il y reçut un accueil des plus favorables suite à la présence de nombreux « anciens » pour lesquels la vapeur représentait toute une époque.

De fastidieuses recherches.

Les parties en présence trouvèrent un terrain d’entente basé sur l’idée de Michel Pâques : faire revivre pour les nostalgiques, mais aussi pour les plus jeunes, un train à vapeur sur une ligne de chemin de fer à voie normale (l’écartement normal est de 1.435 m).

Si, ce genre d’attraction existait ailleurs, jamais jusqu’alors l’on avait réussi à remettre sur roues un train à vapeur dans des conditions d’utilisation réelles, à savoir sur des voies régulières à écartement normal.

Au terme de recherches difficiles, après avoir sollicité de toutes part les autorisations nécessaires et bénéficié de l’aide du Commissariat Général au Tourisme ainsi que de la Fédération du Tourisme de la province de Namur, Michel Pâques, avec un petit groupe d’amis parvint au stade dernier de leurs investigations : trouver un dépôt pour les machines de même qu’une voie en état de les recevoir.

Après une étude menée par la SNCB, le choix fut finalement arrêté sur la ligne Nismes – Treignes (qui par la suite devient Mariembourg – Treignes), soit +/- 14 kilomètres de voies serpentant au sein de la merveilleuse vallée du Viroin.

Sous la volonté et l’impulsion de leur Président Fondateur, un groupe de cheminots et de passionnés du rail pouvait réaliser le vieux rêve : « refaire circuler en Belgique des trains en traction vapeur ».

Ces membres bénévoles du CFV3V, qui sont-ils ?

Bien sûr il y a des cheminots, anciens tractionnaires vapeur retraités aujourd’hui, ainsi que de plus jeunes cheminots ayant tellement entendu parler de vapeur qu’ils veulent enfin connaître ce mode de traction mythique qui fut à l’origine de la révolution industrielle et des chemins de fer. Mais ils ne sont pas seuls, il y aussi une majorité de membres, amateurs ferroviaires, qui veulent consacrer une partie de leurs loisirs à une exploitation réelle. Sans eux tous, rien ne serait possible. En dehors du CFV3V, ces membres sont étudiants, enseignants, ingénieurs, ajusteurs, tourneurs, dessinateurs, employés, policiers, mécaniciens, mécaniciens-dentistes, pharmaciens, musiciens, conducteurs d’autobus et même prêtres et notaires ! N’oublions pas non plus nombre d’épouses qui savent se rendre utiles.

Tous sont employés selon leurs dons et leurs aspirations, car au CFV3V il faut tout faire : mécaniciens et chauffeurs de locomotives à vapeur, conducteurs d’autorails, de locotracteurs ou de locomotives diesel de ligne, manœuvres (pour accrocher les voitures et wagons, assurer la protection des passages à niveau), gardes et chef de gare, mécaniciens pour la révision et l’entretien des locomotives vapeur ou engins diesel, menuisiers, électriciens, peintres, carrossiers, poseurs de voie, piocheurs, élagueurs, barmen et barwomen pour l’exploitation de la buvette, vendeur de souvenirs et nous en oublions certainement…

Pendant les deux années qui suivirent la parution au Moniteur Belge de l’acte de constitution de l’association (20 décembre 1973), les membres de l’association s’attelèrent à des travaux obscurs (pour le public) mais nécessaires à l’exploitation, comme le déboisement de la ligne envahie par la végétation, le démontage d’aiguilles et de rails et leur remontage à Mariembourg, la recherche de matériels, les contacts et négociations avec la SNCB, la Fédération du Tourisme de la province de Namur, le Commissariat Général au Tourisme et les administrations communales des entités traversées par la ligne du CFV3V.

C’est le 14 mai 1975 que fut signée une convention entre la SNCB et le CFV3V concédant pour une durée de 15 ans à l’a.s.b.l. Chemin de Fer à Vapeur des 3 Vallées, l’autorisation d’exploiter à des fins touristiques le tronçon Nismes – Treignes. Un avenant à cette convention fut encore signé au début de 1978 donnant au CFV3V l’autorisation d’exploiter le tronçon Mariembourg – Nismes (inexploité par la SNCB depuis le 12 octobre 1977).
Le CFV3V dut alors construire un quai d’embarquement à Mariembourg, à proximité de son dépôt.
Comme vous l’avez lu plus avant, le CFV3V a pris le statut juridique d’une asbl (association sans but lucratif). La gestion de cette asbl est confiée à un conseil d’administration composé d’une quinzaine de personnes. Sous l’autorité d’un président (Monsieur Didier Mosseray), les administrateurs se partagent les tâches de gestion courantes. Les administrateurs sont des membres actifs de l’association.
Les membres actifs sont tous des bénévoles et consacrent de nombreuses heures de loisirs au CFV3V.